Dénonçons l’accaparement des terres !
Imaginez que vous soyez soudainement dépossédés de la terre sur laquelle votre famille a travaillé pendant plusieurs générations et qu’elle soit achetée par des entreprises florissantes ou des gouvernements pour produire de la nourriture, des biocarburants ou tout simplement pour réaliser un investissement profitable à d’autres, vivant souvent très loin. Vous assistez impuissants au défrichage de vastes surfaces pour faire place à des monocultures tandis que les cours d’eau sont pollués par les rejets et les produits chimiques.
Malheureusement, cela se produit en ce moment partout dans le monde, particulièrement en Afrique, en Amérique Latine, en Asie, en Océanie, en Europe de l’Est et même ici au Québec. La plupart de temps, il s’agit d’un phénomène légal.
L’accaparement des terres, l’acquisition de terres cultivables par des corporations et des pays étrangers, souvent à très bas prix, menace la biodiversité ainsi que la vie et l’avenir des communautés locales et des régions. Ce phénomène d’accaparement des terres agricoles, mais aussi des ressources hydriques, halieutiques, minérales appartenant à la communauté dans son ensemble, affecte tout le monde.
Elle contraint les populations locales ainsi dépourvues de leur droit de propriété à abandonner leurs terres. Depuis plusieurs années, une campagne Slow Food vise à attirer l’attention du grand public sur ce thème et, à travers ses projets, les populations directement concernées.
Ce phénomène a pris un essor significatif à la suite de la crise économique et alimentaire mondiale de 2007-2008. Aujourd’hui, l’accaparement des terres concerne des milliers d’hectares, une surface équivalente à l’Espagne, et s’étend de jour en jour.
Le transfert de vastes parcelles de terres arables hors de portées des communautés locales met en péril leur souveraineté alimentaire, et menace même jusqu’à leur existence. De même, il constitue un fléau pour l’environnement et la biodiversité en favorisant les monocultures intensives basées sur le recours aux engrais et aux pesticides.
Une campagne internationale
Depuis 2010 Slow Food à lancé une campagne à l’échelle mondiale pour mettre un terme à l’accaparement des terres. Avec la collaboration d’autres organisations, nous formons une coalition internationale dénonçant le phénomène et ses conséquences les plus inquiétantes auprès des institutions et pour obtenir plus d’attention sur les modalités de concession et d’utilisation des terrains concernés.
En complément de cette campagne de sensibilisation internationale, Slow Food travaille avec des communautés dont les terres font souvent l’objet d’intérêts spéculatifs de la part de ces nouveaux colons, tels que les producteurs des Sentinelles et les communautés des 10 000 Jardins en Afrique. Ces projets réaffirment le droit de chacun à la souveraineté alimentaire et à une alimentation bonne, propre et juste en se concentrant sur le développement de l’agriculture durable et la sauvegarde des savoirs liés à la production alimentaire.
Que pouvez-vous faire ?
Explorez cette section pour en apprendre davantage sur l’accaparement des terres, signez les pétitions en ligne, parlez-en autour de vous, agissez en soutenant les projets de Slow Food.