Le melon de Montréal revivra…
Depuis 2011, Slow Food Montréal travail à retrouver et multiplier une souche de Melon de Montréal qui soit fidèle, au moins en goût, au melon original qui à fait la renommée de la ville et des Décarie au début du 20e siècle.
Le Projet Melon de Montréal vise 3 objectifs :
- Identification d’une souche crédible du Melon de Montréal
- Remise en culture et multiplication des semences avec semenciers partenaires
- Documentation du patrimoine immatériel relié au Melon de Montréal auprès des porteurs de traditions encore vivant.
- Fournir des semences viables et stables auprès de maraîchers dans un but de préservation de la variété et de commercialisation du melon.
Évolution du projet
Depuis 2010 Slow Food Montréal fait des tests de semences présumées de Melon de Montréal à la recherche d’une souche stable et fidèle aux descriptions du fameux melon. Nous avons fait des tests avec différents agriculteurs jusqu’en 2012 avant de trouver une souche fiable de la famille Aubin, grâce à l’intervention de la journaliste Sophie Lachapelle.
Depuis 2013, en partenariat avec le Jardin de l’écoumène, la ferme coopérative Le Tournesol et Semences du Patrimoine, nous procédons à une multiplication des semences et une sélection génétique afin de stabiliser les traits du melon tant convoités, soit la texture de sa chaire, sa couleur verte et son goût muscadé, que la famille Aubin à pu nous attesté être fidèle.
L’année 2013 n’as pas été très bonne du aux grandes quantités de pluie et températures froides. Les melons n’ont pas atteint la pleine maturité, mais les semences ont été conservées pour faire les tests à nouveau en 2014.
En 2014, seul les Jardins de l’Écoumène ont participé aux tests.
La souche Aubin
Il y a 25 ans on croyait le melon complètement disparu puis en 1996 un autre journaliste retrouve des semences dans une banque de semences de l’Ohio, mais celles-ci ne sont pas stables.
Dans les années qui suivent, le melon de Montréal est à moitié fantôme : une poignée de producteurs offrent des semences, mais plusieurs souches semblent instables. Il est par ailleurs impossible de confirmer que le goût des fruits obtenus est bien celui du melon de Montréal.
La découverte de Sophie Lachapelle en 2012 apporte un vent d’espoir. Elle fait la rencontre de Debra Aubin petite fille d’un cultivateur qui cultive elle-même, dans son jardin, le melon de Montréal, à partir de graines provenant de son père, Fred. Alors qu’il était enfant, son père à lui, Roméo Aubin a cultivé le melon de la famille Décarie au moment de son apogée.
Lors du retour des graines au pays, dans le milieu des années 1990, Fred Aubin est venu en aide au fermier qui les a réintroduits au Québec, Ken Taylor. Pour le remercier, ce dernier lui a remis une partie des semences. Au fil des ans et jusqu’à son décès en 2003, Fred les cultive et les a minutieusement sélectionnées pour retrouver les qualités du melon de son enfance.
Méthodologie
Une fois les semences en mains, nous avons donné une partie des semences à Semences du Patrimoine Canada et divisé les autres semences restantes entre deux semenciers aux conditions pédoclimatique différentes dans le but de faire multiplier les semences.
Au fur et à mesure que nous obtiendrons plus de semences, nous serons en mesure de travailler avec plus de partenaires dans une optique de créer une sentinelle Slow Food pour le fameux Melon.
Pourquoi le Melon de Montréal est important?
Le Melon de Montréal a fait son entrée dans l’Arche du goût en 2004. L’arche du goût c’est un répertoire qui identifie, décrit et catalogue des saveurs presque oubliées du monde entier, des produits en danger d’extinction, mais encore vivants et aux potentialités commerciales. Les produits visés par l’Arche du goût répondent à une multitude de critères qui sont résumés par : la qualité gastronomique, le lien avec le territoire, le caractère artisanal, la dimension durable des exploitations et le danger d’extinction. Il peut s’agir de végétaux, de races animales ou de savoir-faire/procédés de transformation.